Paris - Chamonix en 1965 avec mon Indian.. première partie.

Donc, il fait beau, juillet se termine, j’ai tout préparé ;  il est tôt, six heures peut-être, l’avenue des Gobelins est déserte (ça pouvait arriver en ces époques !). Je donne mes quatre coups de kick comme dit dans un autre récit et potato, potato…

Première, seconde, troisième, place d’Italie, autoroute du sud (se nommait ainsi à l’époque, c’est plus poétique que A6, mais la poésie, comme certains coups de pied au cul, se perd !), laquelle se terminait  très vite avant Fontainebleau… nationale 7, broum, broum, l’Indian ronronne et tient un petit 120 tranquille (elle ne pouvait pas donner beaucoup plus avec ses 40 chevaux… 140 avec vent arrière et un faux plat quand elle était de bonne humeur, à condition de fermer les oreilles que le casque Cromwell laissait à l’air libre, ce qui se révélait bien pratique en cas de freinage d’urgence ; on les ouvrait et on avait là des aéro-freins venant en secours aux deux tambours simple came qui feraient rougir de honte un scooter actuel, mais je m’égare…), broum, broum, mais que vois-je dans mon rétroviseur qui a cessé un moment de vibrer me donnant une prémonition de ce que pourrait être une télé codée sans décodeur, pour me restituer une image nette du gros nuage de fumée noire qui me suit avec assiduité (je ralentis, il ralentit, j’accélère, il accélère…mauvais, ça !) ?

Une pancarte m’indique Villeneuve-sur-Yonne… nous y allons, mon nuage et moi pour tenter d’élucider le mystère.

Impensable à notre époque, je trouve rapidement, aidé par les indigènes dont par bonheur je parle la même langue (à l’époque, la province vue de Paris semblait fort exotique !), un garage vélos-motos ; le patron m’avoue son incompétence, mais me prête un coin de son atelier et ses outils… je démonte le moteur : verdict, segments en miettes !



Je laisse la moto désossée, prends le train pour Paris, erre désespérément à la recherche de segments neufs que je finis par trouver, je fonce à Nogent par le train à vapeur depuis remplacé par le RER et affrète ma fidèle traction avant (ça aussi, c'était quelque chose !) qui se reposait là (les photos de la moto sont prises devant le garage en question pour les férus de détails), mets une caisse d’outils et les segments dedans et nous voilà partis pour Villeneuve.

Enfer, les pistons ont été bien amochés par les bouts de segments… j’ai bien fait d’amener du matos, et des segments un peu plus épais : moletage des jupes, surfaçage à la main et à la sueur des cylindres, agrandissement des logements  de segments avec le même matériel,  nettoyage complet pour éliminer tous les restes de métal sous l’œil intéressé du garagiste.
Remontage, essai (quatre coups de kick !) et… potato, potato sans fumée !

Il ne me reste qu’à ramener la voiture au garage, reprendre le train pour Villeneuve et reprendre la route. 



Nous verrons ça la prochaine fois.


PS - J'ai un peu triché, les photos du moteur désossé (de toutes façons, vous ne les verrez pas, le monsieur qui est dans l'ordinateur me dit que mon message est trop long, nous sommes à l'époque de la concision et du langage SMS !) sont celles de ma deuxième Indian, pour partir, je n'avais pris qu'une caméra super8, et c'est galère (pas techniquement, je vous vois venir... les vieux y connaissent rien à l'informatique ! Non, c'est simplement long et j'ai autre chose à faire.) d'en tirer des photos.

Prochain episode ! Encore mieux que GoT

Vivement l'épisode 3 des revenants  et superbe récit

  Naturel

j'adore 

hâte d'avoir la suite  

Vivement la prochaine étape  :)

Donc , départ, direction la Suisse via Vallorcine, on fait le plein d’essence ordinaire (le choix était ordinaire ou super, l’époque était plus simple ), la moto ronronne, la maman dans le side, le frangin derrière avec les fameux ressorts compensateurs.

Malgré la charge, l’altitude et le side, la chief se comporte comme un chef, avale les cotes comme si de rien n’était, le recours à la seconde ne se fait sentir que dans les épingles, bref, tout baigne sauf, ouaips, malgré tout le soin que j’avais apporté à l’ajustement des segments et au polissage des cylindres (probablement un poil ovalisés), la consommation d’huile demande à être vérifiée ; simplissime, ça peut se faire même en roulant, il y a trois bouchons de réservoir, deux d’essence et un d’huile (il convient de ne pas être distrait à la pompe !) et… le vide absolu…

Je remets un bon litre et demie d’huile tout en m’interrogeant sur l’avenir de notre virée (on ne disait pas encore « road trip », étions-nous primitifs !) ainsi que sur mon acuité visuelle, une telle consommation aurait du être vue dans le rétro aussi vibrant soit-il, mais je n’ai rien vu…

On repart,  direction Orcières, Liddes et… mais quelle est donc cette curieuse sensation de chaleur qui envahit ma cuisse droite ? Enfer, putréfaction et tournevis à deux manches ! la belle huile que j’avais mise à Martigny m’est maintenant restituée avec intérêts sourdant avec insistance du bouchon de réservoir.

Arrêt catastrophe (en montée, les freins sont très efficaces, si tu prends la route en sens inverse, ils le deviennent beaucoup moins, magnétisme terrestre, odeur de l’écurie ? le mystère reste entier !), siphonnage du surplus pour rétablir un niveau compatible avec la possession d’un pantalon clair (j’ai toujours un tuyau dans les sacoches…et un tube de dentifrice, parce que siphonner de l’huile, ça te donne un sourire peu avenant !).
Tels sont les mystères conjugués d’un carter sec avec réservoir séparé, mais sans reniflard pour équilibrer les pressions et la variation de pression atmosphérique due à l’altitude.

Le reste s’est passé sans encombres, nous sommes rentrés vivants à Chamonix après une nuit à Aoste.

Le 15, je repars faire le même trajet (à peu près) avec ma vintage bien actuelle et madame en croupe (la vintage est trop grande pour elle, les deux pieds ne touchent pas le sol, c’est ma moto à moi tout seul !)… J’en ferai la relation, avec des photos,  si je suis encore en vie et que le site m’autorise à poster dans la rubrique idoine (parce que, ce n’est pas pour dire, mais vu les rares rubriques qui me sont ouvertes, difficile de poster dans la bonne !).

Et d'autres anecdotes plus tard sur mes Big Chief, si je suis de bonne humeur et que ma mémoire l'est aussi !

Comme c'est bon à lire

A bientôt et le plus vite possible

  Naturel

Merci batbatheni pour ton récit ! et bon "road trip" cette fois-ci

batbatheni a écrit: si je suis encore en vie et que le site m’autorise à poster dans la rubrique idoine (parce que, ce n’est pas pour dire, mais vu les rares rubriques qui me sont ouvertes, difficile de poster dans la bonne !).

Tu te trompes , tu n'est même pas aller vérifier le reste du forum c'est bête car tu es en or, donc 100% du forum t'es ouvert....
j'ai donc déplacé à nouveau, et fusionné avec la première partie de ton récit (excellent d'autre part) ça tu aurais pu le faire en répondant simplement à ton premier message, on aurais évité un topic de plus.... mais bon, les modos et admin sont la pour ça hein

Pour les photos il me semble que c'est bon, le cas contraire voici une explication pour les gens rencontrant un ordinateur ou un forum ou les 2 pour la première fois dans leur vie. (n'ayant jamais pu faire un explicatif comme celui ci dans la faq qui ne permet que du texte sans même possibilité de mise en page...)

tu / vous le trouverez >>> ICI <<<

Merci pour ce récit ! J'adore 

Pour ton périple du 15, je te conseille de passer par le Lac de Champex entre Martigny et Orsières. Puis de t'arrêter au Joe Bar Team a Bourg St Pierre avant la montée du Grand St Bernard.

C'est bien entendu prévu ainsi, avec incursion pénétrante au val Ferret !
Par contre, le Joe Team Bar, je ne connais pas...

https://www.indianrevival.com/t108-aout-en-scout-24-25-aout-2016

Si tu recherches un point de chute au top à Aoste, fait moi signe, de plus tu pourras mettre la moto au garage bien au chaud et être en centre ville, au coeur du centre historique.

Andy In a écrit:
Tu te trompes , tu n'est même pas aller vérifier le reste du forum c'est bête car tu es en or, donc 100% du forum t'es ouvert....
j'ai donc déplacé à nouveau, et fusionné avec la première partie de ton récit (excellent d'autre part) ça tu aurais pu le faire en répondant simplement à ton premier message, on aurais évité un topic de plus.... mais bon, les modos et admin sont la pour ça hein

Pour les photos il me semble que c'est bon, le cas contraire voici une explication pour les gens rencontrant un ordinateur ou un forum ou les 2 pour la première fois dans leur vie. (n'ayant jamais pu faire un explicatif comme celui ci dans la faq qui ne permet que du texte sans même possibilité de mise en page...)

A l'heure ou j'avais écrit, plusieurs rubriques ne m'étaient pas ouvertes ("road trip" par exemple), ce qui n'est effectivement plus le cas.
Bien qu'ayant ramené mes photos à 800px, le monsieur qui est dans l'ordinateur me disait que mon message était trop long si j'en mettais plusieurs... Je n'ai pas trop cherché à savoir à combien de Mo se trouvait la limite acceptable.
Mon premier ordi date du début des années 80 (un Sord, 5 bâtons, 128 K, pas de DD !) et j'ai écrit plusieurs milliers de lignes de programme en basic (à l'époque c'était ça ou algool, cobol, hexa et autres assembleurs, c'était aussi primitif qu'une boite de vitesse de Big Chief !), pascal et autres, là n'est pas la question...

Le truc te dit que c'est trop volumineux sans t'indiquer la limite, ça, c'est un poil casse-choses.

Bref, tout baigne !

pas de soucis batbatheni,

Les photos, en principe c'est 12 fichiers simultanément max.

pour le poids on est sur 25Mo pour 12 photos et peut etre 5Mo max / pour une photo mais ceci n'est pas une certitude.

attention à ne pas faire de copié collé avec un autre site , tu risques de récupérer le code du dit site... c'est ton problème lors de ton post de présentation, les photos sont en code et non en fichiers...

le mieux écrire ses posts en mode édition (icône représentant une feuille) afin de visualiser exactement ce que l'on fait, encore faut il être familier avec ce type de code...

Là, je ne comprends pas, les fichiers image de ma présentation ont été scannées en jpg, puis rétrécies avec GIMP2 et exportées en JPG, puis glissées sur (ou hébergées par, me souviens plus...) le site.
Les photos de mes moteurs désossés que j'avais tenté de mettre sont en JPG, et pèsent 150 -250 Ko l'une.

Je ferai les prochains en mode édition, ça tombe bien j'étais graphiste, mais je suis aussi devenu flemmard !

les photos qui apparaissent dans les messages sont juste des liens vers le serveur image, donc un simple URL,

édite ton message de présentation et met toi en mode édition tu verras de quoi je parle, mais il est vrai que ça peut être un code généré autrement que par un copié collé, un corps d'email ou un fichier texte d'une donnée de scan ...

Il est trop fort batbatheni. Ont pourraient ce faire un rassemblement avec une veillée au coin du feu ou il nous raconterai ces histoires de motard.

excellent ,encore ,encore .Merci  :cheers:

Jolie littérature,  j'ai l'impression de vivre un conte tout éveiller. Continue de nous faire  rêver! 

Andy In a écrit:https://www.indianrevival.com/t108-aout-en-scout-24-25-aout-2016

Si tu recherches un point de chute au top à Aoste, fait moi signe, de plus tu pourras mettre la moto au garage bien au chaud et être en centre ville, au coeur du centre historique.

Merci pour la relation...

... de votre trip, voici qui m'évitera de prendre par le col saint Charles avec mon bateau que je ne connais pas encore assez pour tenter les routes agrémentées de nids de poule gravillonnés... Pour Aoste, j'avais déjà réservé un hôtel, mais merci pour la proposition.

On va selon météo-France faire une partie du trajet sous la pluie, je vais brûler un cierge à Saint Médard pour qu'il nous accorde une pluie sèche (l'eau en poudre en quelque sorte !).